Premier jour de son procès : Nordahl Lelandais maintient sa version, "j'ai tué Arthur Noyer sans le vouloir"

Faits divers - Justice Dossier : Nordahl Lelandais -Mis à jour le-

Par Virginie Salanson, Christophe Van Veen, Anabelle Gallotti, Véronique Pueyo, Géraldine Marcon, France Bleu Berry, France Bleu Isère, France Bleu Pays de Savoie, France Bleu, France Bleu Besançon

Chambéry

Le procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre du jeune militaire Arthur Noyer a débuté ce lundi matin à 10 heures devant la cour d'assises de la Savoie. L'accusé est apparu pour la première fois en public, il a fait face à la famille Noyer au premier rang, derrière un immense portrait de leur fils.

18h10. Après 25 minutes de pause, c'est au tour de Christiane Lelandais, la mère de l'accusé de venir témoigner à la barre. Veste verte, étole rouge, petite, le cheveux blonds au carré, elle parle fort et clairement, à l'aise face au président. C'est une mère qui parle d'un enfant "désiré, aimé, doux, normal", d'une "enfance heureuse, avec de l'amour". Elle dit aussi sa gratitude de "retrouver son fils" tel qu'elle le voit aujourd'hui, alors qu'elle ne reconnaissait plus quand il était hospitalisé.

18h00. Traqué par les journalistes à la pause, Alain Jakubowicz s'est refusé à tout commentaire.

17h41. L'audience est suspendue 20 minutes pour aérer la salle. Elle reprendra à 18h00.

17h40. La défense a pris la parole, Maître Jakubowicz interroge son client. Il entreprend de déconstruire l'image désastreuse que certains témoins, entendus dans l'après-midi, ont dressé de la vie intime de Nordahl Lelandais. "Non, toutes les conquêtes de l'accusé n'ont pas été négatives à son égard et l'ont jugé respectueux" tonne-t-il.

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17h18. Cela fait plus de deux heures que Nordahl Lelandais raconte sa vie, son parcours professionnel. Sur sa consommation de cocaïne, l'avocate générale, Thérèse Brunisso, lui demande "pourquoi ne pas en avoir parlé au moment de l'enquête sur le meurtre d'Arthur Noyer ?" "J'avais honte" répond l'accusé, mais elle ne le croit pas et le pique au vif : "Monsieur Lelandais, vous êtes un homme intelligent. Vous êtes accusé d'un meurtre, c'est grave. Dire que j'avais honte de consommer de la cocaïne, j'ai du mal à vous croire" lui assène-t-elle. Puis elle lui demande s'il a consommé de la cocaïne au moment du meurtre d'Arthur Noyer, il répond "ne pas se souvenir".

17h03. À la barre, l'accusé raconte comment ses échecs professionnels ont miné sa vie. En 2017 (année de la mort du caporal Noyer et de Maëlys de Araujo), Nordahl Lelandais raconte qu'il buvait seul chez lui, prenait de la cocaïne au réveil et n'acceptait l'aide de personne. "Votre maman n'a rien vu ?" interroge Maitre Boulloud, en essayant de toucher la corde sensible. "Je lui ai caché" répond l'accusé. "J'avais honte de le dire. Mais oui. Je consommais de la drogue. Oui, j'étais un drogué." Des amis lui demandent s'il a besoin d'aide. "J'aurais dû leur parler" regrette-t-il en essuyant une autre larme sur son "mal-être".

16h55. Lorsqu'il s'agit de parler de la seule relation homosexuelle qu'il reconnaît, avec un certain Richard, Nordahl Lelandais dit ne pas bien se souvenir. À l'instruction, il n'avait reconnu que des "caresses".

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16h15. Le président insiste et demande à Nordahl Lelandais d'éclaircir certains points sur ses relations amoureuses. Sur le plan amoureux, il dit avoir eu une dizaine d'histoires, mais se défend d'être instable : "j'ai toujours été respectueux." Pourtant, l'accusé était inscrit sur des sites de rencontre, dont il ne partait pas lorsqu'il était en couple. Ses ex-compagnes, notamment, dressent de lui un portrait peu flatteur : "sympa au départ, puis fainéant, nerveux, menteur, infidèle".

16h01. La défense prend la parole, Nordahl Lelandais s'exprime et répond aux questions calmement. "Tout est correct" dit-il et "juste par rapport au sport étude, j'ai fait une année normale". Il parle de façon claire. Il répond en détail aux questions du président sur sa scolarité et son parcours professionnel.

Premier jour de son procès : Nordahl Lelandais maintient sa version,

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Il intègre l'une des brigades cynophiles de l'Armée de Terre en 2001. À partir de 2004, ses supérieurs lui reprochent des "sautes d'humeurs" incontrôlées. Il est réformé de l'armée en 2005, suite à une opération de l'œil, pour une blessure qu'il impute à un supérieur. Nordahl Lelandais dit "l'armée, on l'appelle la grande muette, (...), j’ai eu des menaces si je portais plainte suite à cette blessure". Il explique qu'après l'armée, il fait le choix de travailler dans l'intérim, pour des raisons financières.

15h55. L'enquêtrice de personnalité conclut en parlant d'un homme et d'une vie "sans difficultés particulières", elle précise qu'elle n'aime pas le mot "banal".

15h45. Nordahl Lelandais n'a pas d'enfant et ne montre aucun émotion à l'écoute de ce résumé de sa vie et de ce portrait que l'on trace de lui.

15h32. Nordahl Lelandais ne reconnaît aucun addiction, mais il admet avoir consommé du cannabis de 17 à 30 ans et pris "occasionnellement" de la cocaïne à partir de 2015.

15h15. Sur ses relations intimes, on apprend que Nordahl Lelandais "plaisait beaucoup" d'après le témoignage de sa mère, qu'il n'a pas eu beaucoup de relations suivies et qu'il reconnaît une relation avec un seul homme "par curiosité". [Cet homme, Richard, sera entendu comme témoin lors du 2e jour, mardi NDLR]. L'accusé écoute attentivement, hochant de temps en temps la tête, comme pour approuver certaines parties de l'expertise.

14h50. L'audience reprend. Le premier témoin entendu est une enquêtrice de personnalité. Elle a rencontré l'accusé à trois reprises, entre décembre 2017 et mars 2018, et parle d'une "enfance et une adolescence sans aucune difficulté majeure", entouré d'amour et "jamais victime de violence de la part de ses parents".

Les choses se sont gâtées après son passage en sport étude et dans l'armée. Des expériences professionnelles qui le mettent en échec. Il enchaîne les petits boulots, les arrêts maladie et les allocations chômage. Un de ses anciens employeurs parle d'un homme "colérique, qui ne supporte pas l'autorité".

13h45. L'audience est suspendue, elle reprendra à 14h45. Cet après-midi l'accusé sera interrogé sur son parcours de vie. Sa sœur et sa mère notamment seront appelées à témoigner de sa personnalité, sans entrer dans le fond de l'affaire.

13h36. "J’ai donné la mort à Arthur Noyer sans vouloir lui donner", a déclaré Nordahl Lelandais à l'issue de la lecture de l'ordonnance de mise en accusation. Le président l'a brièvement interrogé, il a maintenu sa version des faits : une bagarre qui a mal tourné sur fond d'alcool.

13h20. Le président procède à la lecture du rappel des faits. On entre dans le vif du sujet : ce que les enquêteurs ont mis au jour, ce que les témoins ont dit, ce que la téléphonie et la vidéo-surveillance révèlent. Les jurés découvrent la longue enquête et les charges précises qui pèsent sur l'accusé. Ils ne connaissaient jusqu'à présent que les assertions de la presse. Nordahl Lelandais écoute, impavide, les yeux rivés vers le président qui donne lecture de la synthèse.

13h04. La cour fait l'appel de tous les experts et témoins qui doivent déposer au procès. Le président de la cour d'assises lit l'acte d'accusation, face à un Nordahl Lelandais impassible.

À noter, un témoin clé n'a pas donné signe de vie et a refusé de témoigner. Il était en prison avec Nordahl Lelandais.

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12h57. L'audience reprend, les deux experts ne seront pas cités physiquement, contrairement à ce qui était prévu lors du procès. La défense a aussi obtenu la nullité de l'expertise psychiatrique de l'accusé en raison d'un "doute légitime" sur l'impartialité de l'un des experts. En revanche, la dernière expertise psychiatrique, réalisée dans le cadre de l'affaire Maëlys, sera examinée durant cette audience.

12h19. La cour s'est retirée pour délibérer sur la validité de cette expertise soulevée par la défense.

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12h03. Après une heure d'explications par l'avocat de Nordahl Lelandais, c'est au tour de Maître Boulloud, l'avocat de la famille Noyer de prendre la parole "ça commence très fort !" commente-t-il réagissant à l'intervention précédente. Puis il s'adresse à la victime _"tu vois Arthur, ce qui reste de toi, pas grand chose, doit se retourner dans sa tombe. Ton meurtrier a le droit avec lui.Puis fixant l'accusé : "il avait le droit de vivre et vous l'avez tué"_ clame-t-il. Dans son box, Nordahl Lelandais acquiesce et hoche la tête de haut en bas.

11h06. L'avocat de l'accusé, Maître Jakubowicz, commence par une longue remise en cause d'une expertise psychiatrique, datée de 2018, au motif que l'expert en question s'était exprimé, deux ans plus tard, en 2020, dans une émission de télévision sur les tueurs en série. Selon lui, les experts "ont manqué à leur devoir de neutralité, ils ne garantissent pas un procès équitable".

Selon son avocat, Nordahl Lelandais était "un zombie à l'époque, son état psychologique a évolué. Ce n'est plus le même homme. Il faut actualiser ces expertises" dit-il.

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M. Jakubowicz égratigne au passage les médias et leur "matraquage", médias dans lesquels il refuse de s'exprimer et qui ont fait, selon lui, de son client "un tueur en série" avant même le début du procès. Il s'adresse ensuite aux jurés et leur demande un "effort surhumain", celui de faire abstraction de toutes les informations qu’ils ont déjà à propos de l’accusé.

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10h38. Les jurés ont été tirés au sort, ce sera un jury majoritairement masculin : quatre hommes et deux femmes. Avant de prêter serment, le président a fait retiré brièvement leurs masques aux jurés et à l'accusé car "la justice est rendue à visage découvert" dit-il. Nordahl Lelandais aussi enlève son masque, on voit enfin son visage.

Le président fait remettre les masques. Alain Jakubowicz demande que son client reste "sans masque et sans filtre", car la justice ne se rend pas masquée déclare-t-il.

📻 Nordahl Lelandais est apparu en public pour la première fois depuis son arrestation

Nordahl Lelandais a balayé la salle du regard, sans s'arrêter sur le portrait d'Arthur Noyer

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10h20. Nordahl Lelandais a balayé la salle du regard, sans s'attarder sur le portrait photo, souriant, d'Arthur Noyer. À son entrée dans la salle, les parents Noyer l'ont regardé fixement avant de détourner le regard.

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Le président adresse aussi un message aux parties civiles et au public :"Les assises peuvent être un lieu violent. Soyez dignes dans le cadre de ce procès et ne troublez pas le cours de cette audience si le procès ne prend pas la direction que vous pensez".

Chemise bleu clair, pantalon beige et barbe bien taillée

10h15. Nordahl Lelandais a fait son entrée dans le box des accusés. L'audience vient de s'ouvrir, Nordahl Lelandais décline son identité, le président lui indique son droit à garder le silence. Vêtu d'une chemise bleu clair,d'un pantalon beige, il paraît athlétique, avec des cheveux grisonnants et une barbe taillée court. Il a visiblement soigné son apparence pour ce premier jour d'audience.

9h47. Les parents Noyer ont apporté un grand portrait de leur fils qu’ils ont déposé à côté d’eux, face au box où Nordahl Lelandais sera placé. "C’est pour que l’accusé soit face à Arthur pendant le procès" explique l'avocat de la famille Noyer, Maître Bernard Boulloud. Le président a accepté qu'il reste posé aux pieds des parties civiles pendant la durée du procès.

9h30. Dans quelques minutes, Nordahl Lelandais prendra place dans le box des accusés, voici la vision qu'il aura de la salle d'audience, de ce box. Il encourt trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’Arthur Noyer dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, près de Chambéry.

9h10. La défense a fait son entrée dans la salle. Maître Alain Jakubowicz, ci-dessous, assure la défense de Nordahl Lelandais.

Côté parties civiles, Maître Bernard Boulloud est l'avocat de la famille d'Arthur Noyer (au centre dans la photo ci-dessous).

9h00. Nordahl Lelandais est arrivé au palais de justice de Chambéry.

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8h45. Le public peut assister à l'audience et se presse déjà pour tenter d'avoir une des rares places disponibles, la jauge a été restreinte, Covid oblige.

8h30. Le procès commence aujourd'hui à 10h00, mais les journalistes sont déjà présents depuis tôt le matin. Quarante-six médias sont accrédités pour ce procès d'assises.