Sans donner beaucoup de détails sur la dimension technique de ses travaux, Peter Stone, président de RoboCup et professeur d’informatique à l’université du Texas à Austin (États-Unis), y voit en tout cas une mission « largement atteignable ». « Trente ans, c’est long sur le plan technologique. Beaucoup de choses peuvent se passer pendant ce genre de laps de temps », assure-t-il avec une assurance empreinte de solutionnisme technologique. De même, Mahtab Sarvmaili, membre de l’équipe de robots Cyrus et étudiante en informatique, estime « tout à fait possible » non seulement la victoire d’une équipe de robots contre une équipe humaine dans un futur proche, mais aussi la « généralisation » de ce genre de « pratiques sportives robotiques ».
Compétences physiques et mentales
De son côté, la chercheuse Sandra Wachter, enseignante en robotique à l’université d’Oxford, est beaucoup plus réservée, notamment parce que le football nécessite, dit-elle, « des compétences à la fois physiques et mentales ». « Sur un terrain de football, il y a des stratégies de jeu et des formations à suivre, qui doivent souvent être ajustées très rapidement et spontanément, analyse-t-elle (…) Une ouverture pour une opportunité de but peut survenir en quelques secondes, et saisir ce moment nécessite d’agir très rapidement. Très souvent, cela nécessite une bonne dose d’intuition, de confiance, de communication non verbale et verbale entre les membres de l’équipe. » Comprendre : autant d’ingrédients que les robots montés par les équipes de la RoboCup sont encore loin d’avoir acquis.
Autre défi, selon les spécialistes interrogés par la BCC : parvenir à « conserver l’attention du public » une fois que « les machines auront atteint ce stade où elles peuvent rivaliser avec les humains ». Exemple cité par Peter Stone : si le grand public avait été captivé par la victoire de l’ordinateur IBM Deep Blue contre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov en 1997, peu de personnes suivent aujourd’hui de tels matchs entre humains et machines. « Il y a toujours un buzz lorsque la communauté des chercheurs en IA est sur le point d’atteindre un niveau humain dans n’importe quel domaine. Il y a beaucoup de fanfare autour de ce moment mais, juste après, cela a tendance à devenir moins intéressant [pour les gens] », regrette-t-il.
Pour rappel, en 2016, le programme développé par Google AlphaGo avait également battu à plate couture plusieurs champions du monde du jeu de go. Grâce à son recours à la technique dite du « deep learning » (apprentissage automatique), il était même devenu numéro un mondial de go au classement Go Ratings, devant le chinois Ke Jie, qui se consola à l’époque en restant le numéro un dans la sous-catégorie « humain ».
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