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SOS Hôpital public : nos révélations sur les salaires de la honte

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SOS Hôpital public : nos révélations sur les salaires de la honte
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SOS Hôpital public : nos révélations sur les salaires de la honte


Infirmiers, kinés, aides-soignants, médecins (contractuels, internes)…  Ils n’en peuvent plus. Et nous dévoilent leurs feuilles de paie.


Elle s’est effondrée. Il y a dix jours, un vendredi, Patricia a éclaté en sanglots. Trop d’émotions. Sa belle-sœur était opérée en urgence après avoir accouché. Et, au travail, tellement d’examens impossibles à programmer pour « ses » malades… La faute au manque de personnel. Un drame pour cette femme perfectionniste et passionnée.

À l’hôpital Saint-Louis, Patricia, 48 ans, surnommée « la tour de contrôle », est la figure emblématique de Coquelicot 4, le lien entre le service d’immunologie et les patients. Entrée à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) voilà une vingtaine d’années, elle avait d’abord travaillé dans l’hôtellerie-restauration. Femme de chambre, serveuse, réceptionniste, « un bon entraînement pour l’hôpital public car j’étais déjà multitâche », s’amuse-t-elle. Ensuite, comme aide à domicile.


Les souffrances de son frère – atteint d’une leucémie prise en charge à Necker – et de son père – souffrant d’un lymphome de Hodgkin – lui ont donné l’envie de s’engager auprès des malades et de se battre pour eux. Elle a passé le concours d’aide-soignante avant de postuler à Saint-Louis ; à l’époque, se souvient-elle, pas de manque de personnel, au contraire. Elle officie huit ans comme aide-soignante, mais, avec un mari aux trois huit à la RATP, elle devient secrétaire hospitalière : « C’était compliqué de réveiller un enfant à 5 heures du matin pour le déposer chez la nounou avant de partir à l’hôpital. » Même si son salaire a récemment été revalorisé, elle est longtemps « restée bloquée » à 1 600 euros net par mois, une paie l’obligeant à s’installer en Seine-et-Marne, à Tournan-en-Brie. Porte à porte, elle met cinquante minutes pour arriver à Saint-Louis quand tout va bien dans les transports. Ces derniers temps, il fallait plutôt tabler sur deux heures trente.


nounou heures supplémentaires ,   Et le traitement?