Toyota repousse les limites des technologies automobiles. En mai dernier, la Nouvelle Mirai a parcouru pas moins de 1 003 km, soit la plus longue distance jamais enregistrée par un véhicule à hydrogène, sans passer par un point de ravitaillement. Pas moins de quatre pilotes se sont succédé au volant de cette berline, en appliquant les préceptes de l’éco-conduite pour battre ce record. La distance a été franchie sur un trajet situé au sud de Paris, dans le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire.
S’il en était besoin, cet événement montre à quel point Toyota figure à la tête de la mobilité hydrogène. Dès 2014, le constructeur commercialisait la première génération de Mirai, une berline à pile à combustible jamais rencontrée auparavant. Cette révolution n’aurait pas pu voir le jour sans l’expérience acquise par Toyota dans les motorisations hybrides.
Un coût compétitif
Commercialisée en France depuis le début de l’année, la Mirai de deuxième génération va encore plus loin dans l’avènement d’une mobilité hydrogène zéro émission. L’optimisation de la pile à combustible, la capacité de stockage en hausse et le meilleur aérodynamisme portent son autonomie à 650 km en conduite normale (WLTP mixte), soit un gain de 30 % par rapport à sa devancière. Cerise sur le gâteau, le plein se fait en cinq minutes dans une station compressant l’hydrogène à 700 bars. Proposée à 67 900 euros TTC, soit 15 % de moins que la première génération, la Nouvelle Mirai s’aligne sur les berlines hybrides rechargeables et électriques de son segment. Son intérêt sera renforcé par l’accroissement du nombre de stations à hydrogène et par les incitations des gouvernements à rouler propre.
« Toyota considère l’hydrogène comme un carburant efficace pour l’avenir, affirme Yoshikazu Tanaka, ingénieur en chef au sein du groupe. Notre objectif est de contribuer à résoudre les problèmes environnementaux et énergétiques grâce à la production en masse de véhicules à pile à combustible. Ces derniers utilisent de l’hydrogène pour fonctionner, sont très efficaces, peuvent parcourir de longues distances, se ravitaillent rapidement et n’émettent que de l’eau. Ils ont un énorme potentiel en tant que voitures écologiques ultimes. »
Rarement évoquée, la technologie de la Mirai permet aussi de purifier l’air absorbé pour assurer une synthèse entre l’oxygène et l’hydrogène. Le système de pile à combustible filtre ainsi le dioxyde soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines. Plus de 95 % des particules entre 0 et 2,5 microns sont éliminées.
Des ventes de piles à combustible multipliées par dix
Pour Toyota, la Mirai représente l’un des axes de développement de l’hydrogène parmi d’autres. Ses experts s’attendent en effet à des ventes mondiales de piles à combustible multipliées par dix à court terme. Pour accélérer sur la voie de l’hydrogène, Toyota a créé une entité européenne, le Fuel Cell Business Group, dont l’activité se concentre sur cette technologie et qui partagera son expertise avec ses partenaires commerciaux. Outre les voitures, l’hydrogène alimente déjà des camions, des flottes de bus urbains, des chariots élévateurs et des groupes électrogènes.
Les technologies du constructeur équipent par exemple le bus à hydrogène H2.City Gold fabriqué par le portugais CaetanoBus. En début d’année, la RATP a testé l’un de ces bus dans le Val-de-Marne. Autre application mobile, le train avance également sur la voie de l’hydrogène. À travers la fourniture d’une pile à combustible, Toyota participe au consortium FCH2RAIL pour faire rouler des trains sans émettre d’émissions et sans recourir à des caténaires.
Une Woven City à l’hydrogène
En plus de ces applications mobiles, Toyota explore des utilisations statiques. La première pierre de Woven City, la ville du futur, a été posée le 23 février sur un ancien site de stockage de Toyota à Susono City au Japon (voir l’encadré ci-dessous). Toujours dans la perspective de la ville du futur, Toyota s’est rapproché de la préfecture de Fukushima pour y développer l’hydrogène.
À Paris, Toyota est aussi actionnaire de HysetCo, l’opérateur des taxis Hype dont la flotte de véhicules à hydrogène, la plus importante au monde, devrait atteindre les 600 unités à brève échéance. Et en janvier, HysetCo a racheté le groupe Slota dont les véhicules Diesel seront progressivement remplacés par des Mirai. Comme le Japon, Paris et la France constituent une vitrine de l’expertise de Toyota en matière d’hydrogène.
Woven City : le futur de la conduite autonome
À Woven City, la ville du futur qu’il construit au Japon, Toyota laisse une large place à la voiture autonome. Trois types de rues sont programmés. Le premier sera réservé à la conduite autonome, le deuxième aux piétons et le troisième aux modes de déplacement individuels. La conduite autonome s’est également invitée aux Jeux Olympiques de Tokyo. Pour cette édition, Toyota a conçu l’e-Palette, une navette autonome de niveau 4 capable d’accueillir vingt passagers. Elle a assuré les trajets des athlètes et du personnel dans les villages olympiques et paralympiques.
Pareillement, Toyota travaille la connectivité de ses véhicules. Le constructeur vient de signer un accord avec Suzuki, Subaru, Daihatsu et Mazda pour des services connectés plus pratiques et plus sûrs. Toutes ces technologies de pointe irriguent les modèles commercialisés auprès du grand public comme des entreprises, pour un confort et une sécurité renforcés.
La marine se met à l’hydrogène
Les technologies développées par Toyota concernent toutes les mobilités. Sa pile à combustible, installée depuis 2020 sur le navire Energy Observer, a par exemple pu être testée sur les océans Atlantique et Pacifique. Ce catamaran hors norme est ainsi le premier navire autonome en énergie. EODev, l’unité technologique, est un générateur électrique à usage maritime, adaptable à différents types de navires et conforme aux contraintes environnementales et réglementaires. Cette collaboration a marqué l’entrée de Toyota dans un secteur d’activité, celui de fournisseur de piles à combustible.
Né en 2017, le partenariat de Toyota avec Energy Observer a pris un nouvel élan. En avril dernier, le constructeur est entré au capital de la société Energy Observer Developments (EODev) qui pilote le projet. Parallèlement, la pile Toyota a trouvé sa première application maritime concrète avec l’HYNOVA 40, premier dayboat électrique à hydrogène du marché. De son côté, le chantier Fountaine Pajot lance un projet pilote autour des technologies de Toyota. L’hydrogène est bel et bien en vogue sur les vagues.
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