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Propagation d’Omicron : Trudeau prêt à réactiver la PCU « si nécessaire »

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Propagation d’Omicron : Trudeau prêt à réactiver la PCU « si nécessaire »
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Il va falloir qu'une fois de plus on fasse des sacrifices, a prévenu le premier ministre, vendredi, dans un bar de sa circonscription, à Montréal.

Je sais que les gens sont tannés, a-t-il lâché. Mais vous savez qui est encore plus tanné? Nos travailleurs de la santé. [...] Ils sont épuisés, et si on arrive avec une grosse vague après Noël, [...] on va voir notre système de santé déborder. C'est pour ça que les gens doivent encore [faire des efforts].

Et le gouvernement fédéral sera encore au rendez-vous, assure-t-il. Quitte à réinstaurer la PCU? Je ne pense pas, mais on est prêts à le faire si c'est nécessaire, a-t-il déclaré.

En attendant, le premier ministre dit avoir fait adopter des mesures aux Communes qui vont permettre d'apporter de l'aide à ceux qui en ont besoin. On espère en avoir moins besoin, nuance-t-il. Dans tous les cas, on va être là pour les gens si c'est nécessaire, a-t-il répété.

Entrevue avec Justin Trudeau

Les mesures adoptées depuis 2020 ont considérablement alourdi les finances du gouvernement fédéral, mais Justin Trudeau se défend de dépenser sans limites.

On a fait les investissements nécessaires pour [éviter] un désastre économique qui aurait pu être bien pire que ce qu'on a vécu, plaide le premier ministre. On savait que c'était mieux que le gouvernement s'endette un petit peu plus pour éviter que les ménages s'endettent trop.

Le Canada paie actuellement des intérêts moins élevés sur sa dette qu'avant la pandémie, fait aussi valoir Justin Trudeau. Oui, les taux d'intérêt risquent fort de repartir à la hausse au début de 2022. Mais on a signé des accords pour pouvoir justement garder ces taux bas pendant plusieurs années, assure-t-il.

Faudra-t-il refermer les frontières?

Propagation d’Omicron : Trudeau prêt à réactiver la PCU « si nécessaire »

La menace que représente le variant Omicron n'est toutefois pas qu'économique. Ottawa a d'ailleurs décidé cette semaine de réviser son avis aux voyageurs, à qui il déconseille de nouveau d'effectuer des séjours non essentiels à l'étranger.

Le gouvernement a songé un temps à refermer les frontières, a admis Justin Trudeau. Et cette possibilité demeure une hypothèse, dit-il.

Mais je pense qu'on n'est pas rendus là, poursuit-il. D'ailleurs, avec Omicron présent déjà partout, fermer carrément les frontières, ce n'était pas la meilleure utilisation de nos ressources, a-t-il admis concernant l'interdiction d'entrée aux ressortissants étrangers ayant voyagé en Afrique australe, décrétée le mois dernier et abandonnée vendredi.

Pour lutter contre Omicron, il y a d'autres choses à faire, a souligné M. Trudeau. Comme lutter contre la transmission communautaire, être là pour le dépistage, etc.

Revoir la situation à Roxham Road

Le premier ministre promet par ailleurs de revoir la situation au chemin Roxham. Rouvert depuis près d’un mois, ce passage accueille à nouveau, nuit et jour, quelques dizaines de demandeurs d’asile.

Alors qu'un reportage de Radio-Canada plonge dans les coulisses d’une industrie toujours florissante au sud de la frontière, Justin Trudeau a convenu que cette migration irrégulière ne pourra pas durer éternellement.

À l’heure actuelle, en raison de l’Entente sur les tiers pays sûrs signée avec les États-Unis, les migrants doivent déposer leur demande d’asile dans le premier pays qu’ils traversent. Toutefois, cet accord ne concerne que les postes frontaliers officiels, ce que n’est pas le chemin Roxham.

C'est à cause de Donald Trump et de ce qu’il se passe aux États-Unis qu'ils [les migrants] ont choisi de venir, a soutenu M. Trudeau.

Le gouvernement fédéral espère aboutir à une révision de cette entente l'an prochain, a indiqué le premier ministre.

Bob Rae ne sera pas grondé

En ce qui a trait aux relations entre Ottawa et Québec, le premier ministre Trudeau assure qu'elles n'ont pas souffert de l'appel lancé par François Legault à voter conservateur aux plus récentes élections.

Je ne le prends pas personnel, soutient M. Trudeau, qui admet néanmoins avoir été surpris par la sortie de son homologue québécois.

Cela dit, la Loi sur la laïcité de l'État du Québec, qui a fait la manchette récemment après la réaffectation d'une enseignante voilée en Outaouais, continue de le titiller. Et il n'a certainement pas l'intention de rabrouer son ambassadeur à l'ONU, Bob Rae, qui a dénoncé la loi 21 sur Twitter la fin de semaine dernière.

On encourage justement nos diplomates à exprimer leur perspective et leurs valeurs, et c'est dans les valeurs des Canadiens, y compris des Québécois, de défendre les droits des minorités, a-t-il déclaré.

Avec la collaboration de Romain Schué