Activision compte s’appuyer sur un logiciel très intrusif pour lutter contre la triche dans Call of Duty.
La triche est un sujet récurrent chez les éditeurs de jeux en ligne. Et, depuis plusieurs années, on a assiste à une véritable course à l’armement — l’idée étant d’intégrer des mesures de plus en plus efficaces pour empêcher les personnes malavisées de nuire. Dans un communiqué publié le 13 octobre, Activision a dévoilé sa nouvelle arme pour combattre les tricheurs de Call of Duty. Son nom ? Ricochet Anti-Cheat.
L’éditeur décrit son outil comme « un système anti-triche robuste porté par une équipe de professionnels dédiée qui se concentre sur le combat contre le jeu injuste ». Il s’articule notamment autour d’un logiciel sujet aux polémiques : un programme informatique (driver) lié au fonctionnement du PC qui agit au niveau du noyau (qui gère les ressources du PC) pour surveiller l’activité du joueur. Bien évidemment, cela pose des questions en matière de sécurité et de traitement des données personnelles
Call of Duty: Warzone
Source : Activision
Activision va-t-il trop loin dans sa lutte contre la triche ?
Grâce à ce driver, Ricochet Anti-Cheat dispose d’un accès privilégié au système, ce qui permet une surveillance très poussée. Imaginez que c’est un espion ayant carte blanche pour observer les moindres faits et gestes de l’utilisateur. « L’élément driver du système Ricochet Anti-Cheat vérifiera le logiciel et les applications qui tentent d’interagir et de manipuler Call of Duty: Warzone », justifie Activision. Ledit driver, très intrusif, sera indispensable pour accéder au Battle Royale à compter de la future grosse mise à jour baptisée Pacifique. Call of Duty: Vanguard suivra à une date ultérieure.
Si le driver ne concerne que les joueurs PC, celles et ceux qui jouent sur console en bénéficieront indirectement grâce au cross-play (fonctionnalité qui réunit tout le monde sur les mêmes serveurs, qu’importe la plateforme).
Un tel dispositif est déjà utilisé dans d’autres jeux vidéo orienté multijoueur, comme Valorant, qui s’appuie sur le dispositif ultra sophistiqué Vanguard. Il a poussé Riot Games à rassurer la communauté, inquiète de voir un outil aussi intrusif, qui, en prime, opère dès l’allumage du PC.« C’est bien pour arrêter les tricheurs car une manière de contourner les systèmes anti-triche est de lancer les logiciels de triche avant eux », expliquait l’entreprise sur Reddit en avril 2020. Bref, il faut y voir un mal nécessaire, sachant que Riot Games a revu sa copie au fil du temps.
C’est pourquoi Activision tient, lui-aussi, à rassurer les joueurs, légitimement inquiets, sur la manière dont fonctionne le driver :
Si Activision cède à un tel dispositif, c’est tout simplement parce que la triche est un véritable fléau dans Call of Duty: Warzone. Comme le rappelle Polygon dans un article publié le 13 octobre, plus de 600 000 joueurs ont déjà été bannis. De toute évidence, faire jouer les tricheurs ensemble ne suffit pas.
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