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Je suis nomophobe, et vous ?

Je suis nomophobe, et vous ?
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Ce samedi, amis des mots, nous parlons de phobies, mais n’ayez pas… peur, ça va bien se passer. C’est Karen, qui m’a donné l’idée de ce sujet. Je venais de poster sur LinkedIn l’annonce d’une dictée en ligne que j’organise la semaine prochaine sur le site du journal Le Monde, et elle a répondu : « Comment appelle-t-on quelqu’un qui a peur des dictées ? Parce que c’est… mon deuxième prénom ! »

Quantité de gens ont une peur panique des dictées, c’est vrai ! Pourtant, j’ai fureté un peu partout, et je n’ai pas trouvé le nom de cette peur. Mais en furetant, j’en ai trouvé d’autres, tous formées avec le suffixe phobie, naturellement. Phobie, tout seul, c’est la "peur", qui vient du grec phobos, désignant "la fuite éperdue, l’effroi", selon Le Robert. Mais le mot recouvre deux sens, en français : la "peur morbide, l’angoisse éprouvée devant certains objets, actes, situations", mais aussi le sens d’aversion.

Il y a plein de mots qui se terminent en "phobie". Passons rapidement sur ce qui est aversion, ce ne sont pas les plus sympathiques : homophobie, xénophobie, etc. Mais la page que Wikipédia consacre aux phobies est un véritable inventaire à la Prévert de désordres mentaux plus ou moins invalidants et plus ou moins rigolos, il faut bien l’avouer. On connaît la peur des araignées, l’arachnophobie, la peur des espaces confinés, la claustrophobie, mais il y a aussi l’émétophobie (la peur de vomir), la néophobie alimentaire (la peur de goûter des aliments nouveaux), l’acrophobie (la peur des hauteurs), l’aquaphobie (la peur de l’eau). Je suis sûre que Stéphane Carpentier ne souffre pas de glossophobie, du grec ancien glossa, la langue, il s’agit de la peur de parler en public. Mais peut-être a-t-il peur du noir, auquel cas il serait achluophobe (formé sur achluos, l’obscurité).

Un terme très moderne et connecté

Je suis nomophobe, et vous ?

Ou alors dans le genre phobie originale, je vous propose la myrmécophobie, la peur des fourmis, du grec ancien murmex, ou la trypophobie, la peur des trous. Personnellement, je dois avouer que, entre autres maladies mentales, je souffre d’odontophobie, la peur des soins dentaires, et aussi de ce désordre qui est entré récemment dans le Larousse : la nomophobie.

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Le mot vient de l’anglais "no mobile", "sans téléphone portable", c’est la peur d’être séparé de son smartphone. L’essentiel, c’est tout de même de ne pas être atteint de pantophobie, du grec pan, qui veut dire tout (que l’on retrouve dans panacée, qui guérit tout, panafricain, qui concerne toute l’Afrique, ou pandémie, une épidémie qui atteint le monde entier) : bref, la pantophobie, c’est la peur de tout.

Quant à la peur des dictées de Karen, quand un mot n’existe pas, rien ne nous empêche d’en créer un : que pensez-vous d’orthographobie ? Alors, chers orthographobes, contre votre maladie, voici mon ordonnance : un "Bonbon sur la langue" par jour pendant 30 jours. Renouvelez autant de fois que nécessaire.

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