WAVE Côte d’Ivoire, nouvel opérateur du secteur mobile money et transfert de crédit, bouleverse tous les standards liés aux frais (dépôt ou retrait) de ces transactions digitalisées.
L’option achat de crédit a disparu de l’application Wave
Après le Sénégal, Wave Côte d’Ivoire crée un séisme dans les services mobile money. Le bras de fer est déjà engagé entre les deux opérateurs.
Le marché des services financiers digitaux a été bouleversé depuis quelques mois par de nouveaux acteurs tels API et WAVE qui rencontrent un succès fulgurant notamment par leur service de transfert d’argent.
Wave Côte d’Ivoire qui a officiellement lancé ses activités en avril 2021 avec 10 millions FCFA de capital initial, propose des offres de transferts d’argent à seulement 1%.
Avec l’opérateur WAVE, c’est 0% de frais au dépôt sur le compte personnel, 0% de frais au retrait sur le compte personnel et 1% de frais d’un compte à un autre compte. L’entreprise bénéficie même du droit à la vente de crédit téléphonique au même titre qu’Orange Côte d'Ivoire. Il est même possible d’envoyer de l’argent à un numéro qui n’a pas de compte WAVE. De quoi à faire trembler Orange Côte d'Ivoire, MTN Côte d'Ivoire ou encore Moov Africa qui dominent le marché.
Avec les frais de transaction très faibles, les concurrents de WAVE n’entendent pas se laisser faire. Et cela vient de commencer. Notamment au Sénégal où « L’option achat de crédit a disparu de l’application Wave. Il reste juste l’option transfert », a commenté un internaute.
Les tarifs de transfert d’argent Orange Money ont largement été revus à la baisse. Pour un retrait de 5000 francs, les frais sont maintenant de 25 francs contre 350 auparavant.
Un moyen de s’aligner sur les tarifs bas de son concurrent Wave, qui a en a profité pour réaffirmer son positionnement avant d’annoncer qu’il a saisi l’autorité de régulation pour arbitrer sur l’impossibilité actuelle de vendre du crédit téléphonique Orange via leur plateforme.
WAVE qui a été lancé en partenariat avec la banque UBA Côte d’Ivoire et déjà présent dans 2 pays d’Afrique, s’est donné pour mission de faire de l’Afrique le premier continent cashless du monde. Ce nouvel opérateur mobile money souhaite réinventer le dépôt, le transfert d’argent et les paiements mobiles en Côte d’Ivoire.
Services Wave diversifiés
Les services Wave peuvent être utilisés pour créer et accéder à un portefeuille électronique sur votre téléphone mobile. Le service est disponible à partir de l’application Wave. L’inscription à un portefeuille mobile Wave ne crée pas un compte chèque ou toute autre forme de compte bancaire . L’activation du Compte Wave crédité en Monnaie Électronique permet d’effectuer les opérations suivantes :
- Transfert d’argent à toute autre personne via le téléphone mobile ;
- Dépôt/retrait d’espèces auprès de n’importe quel Sous-distributeur Wave ;
- Réception de transfert de fonds internationaux sur le mobile en provenance des communautés diasporas basées aux États-Unis, Royaume-Uni, le Canada et l’Espace Économique Européen.
WAVE, l’ambition de jeunes étudiants
Les Co-fondateurs de WAVE, Drew Durbin (Directeur Général) et Lincoln Quirk (Directeur Produit) se sont rencontrés en première année d’université où ils étaient voisins de palier. Leur amour pour le développement de produits simples à fort impact social en fit rapidement des amis. Ils sont soutenus par des investisseurs réputés tels que : Combinator, Funder Fund, Partech.
L’opportunité de la chute du verrou USSD
Les opérateurs de téléphonie mobile, à l’instar d’Orange Côte d'Ivoire, ont bâti le succès du mobile money sur une série d’actifs différenciant. Longtemps, ils ont disposé d’un accès exclusif à ces ressources. L’impossibilité pour d’autres acteurs de les répliquer ou de les acquérir leur interdisait l’entrée du marché mobile money, ou réduisait significativement leurs chances de succès. C’est le cas des interfaces USSD qui constituaient de robustes barrières à l’entrée.
L’émergence de technologies innovantes et l’évolution des conditions de marché ainsi que de certaines régulations ont largement fragilisé le caractère défensif de ces actifs.
L’usage de l’internet mobile est généralement limité sur les marchés de prédilection du mobile money. L'essentiel des transactions mobile money se fait toujours via le canal USSD (voir encadré) dans la plupart des marchés. Historiquement, les opérateurs de téléphonie
mobile détiennent un accès monopolistique à ce canal. Ils peuvent en concéder l’usage à des tiers tout en conservant le contrôle et en fixant généralement les prix d’accès.
En outre, un acteur qui souhaite mettre à disposition de ses clients un applicatif USSD doit établir des partenariats avec chaque opérateur de télécommunications pour que ses clients puissent y accéder, quel que soit leur réseau mobile. Ce monopole est aujourd’hui fragilisé. En Côte d'Ivoire comme au Kenya, plusieurs banques ont pu obtenir une licence de MVNO (Mobile Virtual Network Operator). permis à la banque de disposer de son propre canal USSD. C’est le cas d’Ecobank avec son application YUP.
Au Sénégal, en avril 2018, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes a libéralisé l’accès aux codes USSD, offrant ainsi aux fournisseurs de services à valeur ajoutée un accès agnostique (tout opérateur) au canal USSD.
Banking : Quand les banques imitent le modèle de distribution du mobile money
Le réseau d’agents constitue un actif majeur du modèle opérationnel du mobile money. Il offre par ailleurs un avantage concurrentiel décisif aux services de mobile money : la proximité physique des agents, la flexibilité de leurs horaires ou encore le temps d’attente limité dans ces points de service rendent le mobile money sensiblement plus attractif que les services financiers traditionnels.
Sous ce modèle, dénommé agent banking, Cooperative Bank avait déployé plus de 12000 agents au Kenya début 2017. Equity Bank en revendiquait plus de 25000 à la même époque. En Afrique de l’Ouest, la Société Générale a recruté 8000 agents en deux ans, au Ghana
Mowali pour faciliter les flux financiers entre les utilisateurs finaux
Les groupes Orange et MTN ont annoncé fin 2018 la création d’une entreprise commune dénommée Mowali qui permettra l’interopérabilité des paiements sur l’ensemble du continent africain.
Mowali n’est pas concurrente des opérateurs de mobile money. À l’instar d’un Visa/MasterCard qui n’est pas un concurrent des banques, Mowali ne fait «que» faciliter les flux financiers entre les utilisateurs finaux (clients, marchands, etc.) quels que soient les fournisseurs de services et les pays d’origine et de destination des flux.
Ensuite, les opérateurs restent responsables et maîtres de leur positionnement et différenciation : il leur incombe de définir des offres de services, une expérience client et des tarifs attractifs afin de conquérir de nouveaux utilisateurs et d’encourager l’usage.
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