Quels badges utiliser pour accéder aux bornes de recharge sur le réseau public
Chargemap, DKV, Freshmile, Izivia, KiWhiPass, NewMotion...
Lorsque l'on roule en électrique, la question de la recharge intervient plus fréquemment que celle de faire le plein avec un véhicule à moteur thermique et encore à moto. Et comme la technologie est encore assez récente, le réseau public est nettement moins bien fourni que celui des stations-service, même si on a vu une station service 100% thermique devenir une station service 100% électrique à Paris la Défense.
On compte aujourd'hui un peu plus de 50.000 bornes de recharge publique avec un objectif de 100.000 bornes à horizon 2 ans, pour environ 750.000 véhicules électriques (autos essentiellement). Et parmi ces 50.000 bornes, 90% font moins de 22 kW. Mais le rythme s'accélère car on est passé de 32 736 points de recharge ouverts au public au 1er janvier 2021 à 53 667 (au 31 décembre 2021).
Pour ne rien arranger, il est également plus compliqué de brancher sa moto électrique ou son scooter sur une borne publique du fait de la multiplication des opérateurs. S'il existe de nombreuses compagnies pour faire le plein d'essence, toutes fonctionnent avec les mêmes pistolets et la méthode de paiement. Une simple carte de crédit suffisant à abreuver sa monture du précieux carburant.
Mais pour l'électrique la démarche est bien différente. Car outre les connecteurs qui peuvent être différents, tous les opérateurs - Belib (parisien), Fastned, Ionity, MobiSDEC, Tesla, Total Energies... - ne permettent pas forcément d'utiliser leur point de charge sans être abonné à leur service...
En effet, toutes les bornes de recharge ne sont pas forcément pourvues d'un terminal de carte bancaire. Quant à la question de régler en espèce, elle tient de l'utopie. Pour certaines bornes, dépourvues de terminal bancaire, il est parfois inscrit un QR code à flasher pour déverrouiller la recharge et régler son rechargement via une application mobile dédiée. Là encore ce n'est pas systématique.
À quoi ça sert ?
Il est donc parfois nécessaire de passer par une carte d'abonnement. Mais il y a plein d'opérateurs de recharge, chaque opérateur proposant sa propre carte. Heureusement, plutôt que de souscrire à un abonnement dédié aux seules bornes d'un opérateur de recharge, il existe aussi des pass de recharge qui donnent accès à différents réseaux et permettent ainsi de rouler en dehors de sa ville ou de son département. Ces pass payants proposés par des "opérateurs de mobilité" fonctionnent grâce à une puce RFID et permettent l'accès aux bornes de recharge de certains réseaux.
Comment ça marche ?
Le badge, qui reprend le classique format carte de crédit, nécessite tout d'abord la création d'un compte, souvent via une application mobile. A l'ouverture du compte, vous donnez souvent une autorisation de débit pour son utilisation future. Autrement dit, vous utilisez la carte et vous êtes débités sur votre carte bleue directement ensuite. Il peut ensuite être utilisé pour débloquer une borne et démarrer la tarification.Dans certains cas, les cartes doivent être créditées avant de pouvoir être utilisées. Pour utiliser une borne, il suffit ainsi de stationner son véhicule et de passer son badge sur la borne pour déverrouiller la recharge. Lorsque la batterie est pleine, on repasse le badge pour couper la charge et mettre fin au paiement.
Combien ça coûte ?
Les opérateurs de mobilité proposant ces pass ne sont que des intermédiaires d'accès. Comme ce ne sont pas eux qui fournissent l'électricité, ils ajoutent donc un coût supplémentaire, soit fixe, soit indexé sur le prix de la charge, pour se rémunérer, en plus de la cotisation initiale qui inclut l'envoi du pass et un livret d'explications.
Même en étant détenteur d'un pass, il peut donc être plus avantageux de ne pas l'utiliser si la borne permet de payer directement par carte. Il convient quoi qu'il arrive de comparer à chaque fois la tarification de son pass et celle de la borne sans pass pour faire le bon choix.
Le coût de la recharge dépend ensuite de chaque réseau, de la puissance (3 kW - 7 kW -18 kW - 43 kW - 150 kW - 350 kW) et de la durée de charge; sachant qu'il y a souvent une pénalité financière de quelques euros quand on laisse le véhicule en charge plus d'une heure. Et qu'un non-abonné payera plus cher qu'un abonné au réseau.
Les prix vont a minima de 15 centimes le kWh (EDF) au triple à 0.59 centimes le kWh (Fastned), mais cela peut grimper à plusieurs euros. Mais on paye de plus en plus désormais au temps de charge et là, les prix vont plutôt du simple au double à partir 0.35 la minute et jusqu'à 0.80 centimes. C'est en général avantageux pour les voitures, notamment celles capables de se charger très rapidement sur une borne 350 kW, mais aucune moto n'étant capable de se charger à cette vitesse, cet avantage disparaît.
Chez pass pass Hauts de France par exemple, un non-abonné payera 2 euros les 10 minutes, contre 1.50 euro les 10 minutes pour un abonné. Toujours chez pass pass, il y a un plafond de montant par mois pour les abonnés, ce qui se révèle avantageux si on consomme beaucoup.
A titre d'exemple, une charge récente via ChargeMap sur le réseau Corri-Door m'a été facturée 1 euro le kWh (facture exacte de 13.80€ pour 14,200 kWh) et une autre 1.5€ le kWh à la station Total de la Défense et à la même station 1 euro pour seulement 307 Wh, soit plus de 3 euros le kWh.
Au moins, à la maison, c'est plus simple et moins cher, avec le tarif du kWh à 15 centimes d'euros (0,1558 €), voire 13 centimes en heure creuse. Et on voit que via les bornes publiques, ce sera souvent plus cher, voire beaucoup plus cher, hormis les rares bornes gratuites. Mais elles existent.
Coût à la minute, par tranche, par couleur...
En fonction des bornes, on paye à la minute ou par tranche ou palier. Les paliers peuvent être de 10 minutes, 20 minutes ou 24h et tout palier entamé est dû. Et attention, un véhicule branché continue à faire tourner le compteur même si la batterie est pleine, ceci afin de ne pas bloquer une borne.
De nombreuses bornes de recharge proposent différents tarifs "de couleur", la couleur représentant un coût différent. A titre d'exemple chez Alizé, on passe d'un tarif bleu à 0.70€ les 20 mn à un tarif jaune à 2 euros les 24h !
Dans la majorité des cas, la charge est facturée au temps et ne dépend donc pas de la puissance consommée effective. C'est un vrai désavantage pour la moto, qui charge rarement à 50 kW, mais plutôt à 13 kW voire moins et qui sera donc facturée le même prix qu'une voiture.
Les différents pass de recharge
Chargemap - Le Chargemap pass offre un large accès aux différentes bornes de rechargement puisqu'il revendique une compatibilité avec plus d'une centaine de réseaux accessibles intégralement ou en partie en France et dans toute l'Europe. ChargeMap revendique 915.000 utilisateurs et l'accès aux informations de plus de 270.000 bornes de recharge via leur application. Ce pass ne nécessite aucun abonnement et ne demande qu'un versement de 19,90 euros à l'inscription. La carte physique est alors envoyée à votre domicile accompagnée d'un petit livret d'explications. Les frais de commissions ne sont par contre pas clairement exprimés, l'application mobile indiquant simplement une tarification globale à la minute ou au kWh. Pour l'anecdote, le fait de payer la carte que l'on reçoit donc chez soi ne permet pas d'utiliser l'application mobile sans publicité (il faut payer en plus 14.99€ / an pour ne plus avoir la pub dans l'application du même nom).
Izivia - C'est le pass proposé par EDF et compatible avec une soixante de réseaux en France et en Europe pour près de 100.000 bornes revendiquées. Ici, Izivia propose plusieurs formules d'abonnement qui donnent accès à différents réseaux. La formule de base, sans abonnement, demande 15 euros à l'inscription. Il existe une formule à 3 € par mois et une à 30 euros par mois qui permettent de réduire les frais d'inscription à 10 euros ainsi que le coût de la tarification à la minute sur le réseau Corri-door. Pour tous les autres réseaux, Izivia ajoute entre 50 centimes et 4,5 euros de frais fixes par recharge, la grande majorité des bornes affichant des frais à 1 euro.
KiWhiPass - Le KiWhiPass regroupe environ 30.000 bornes en France et 70.000 bornes en Europe. Ici, l'opérateur propose deux formules, une avec et l'autre sans abonnement. Sans abonnement, le KiWhiPass demande 19 euros à l'inscription et ajoute 70 centimes d'euro de frais fixe à chaque charge. Avec l'abonnement, les frais d'inscription sont supprimés et les frais fixes réduits de moitié (35 centimes) e, l'échange d'un coût annuel de 24 euros. Cette carte doit être créditée. Il s'agit d'une carte qui est fournie par certains constructeurs de véhicules électriques.
New Motion - Racheté par Shell, le pass NewMotion offre l'accès à un réseau de plus de 200.000 bornes dans 35 pays différents. Il s'agit d'une carte qui est fournie par certains constructeurs de véhicules électriques.
Freshmile - Freshmile revendique l'accès à près de 100.000 bornes de recharge en France et en Europe. Cette carte fonctionne sans abonnement, après une inscription à 4,99 euros, avec une application mobile. Les frais de commission sont les mêmes sur tous les réseaux européens avec 19 centimes par kWh, ou 1 centime par minute sur les bornes standard et 22 centimes/min sur les bornes rapides.
Alizé - Pass de recharge de Bouygues Energies & Service, Alizé permet d'accéder via une application mobile ou un badge au réseau de borne de Bouygues et d'un certain nombre de réseaux partenaires. Relativement limité avec environ 4.000 bornes en France, le réseau est accessible via un abonnement payant dont le tarif varie en fonction des réseaux souscrits. Il est également possible de l'utiliser sans abonnement moyennant des frais supplémentaires. Utile pour ceux qui ne sortent pas de leur région et qui savent déjà quel réseau ils vont utiliser.
Il y a plein d'autres pass et cartes, parfois limités à une ville ou une région comme le PasPass électrique dans les Hauts-de-France (accès à 323 bornes). Il faut donc bien se renseigner pour ne payer trop cher sa charge... voir arriver à bénéficier d'une borne gratuite (rare mais çà existe aussi). Mais une fois que l'on est habitué à jongler et que l'on connait les ficelles, les astuces, les bonnes applis, cela devient plus facile.
Conclusion
On est clairement aux balbutiements de l'électrique et il manque encore un standard général pour faciliter la charge et le paiement. Il va falloir attendre encore quelques années pour que le marché soit mature, avec une bonne répartition des bornes et une simplification des démarches et des paiements.
En attendant, les utilisateurs d'électrique sont des happy fews, qui se retrouvent entre eux, partagent leurs astuces (nombreuses), leurs bons plans et sont une communauté à part entière avec de nombreux groupes sur Facebook et ailleurs, parfois, sur l'électrique de façon globale soit par marque.
Bienvenue dans le monde de l'électrique.
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