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UFC: "Je ne me sens pas considéré à ma juste valeur", Ngannou toujours en quête de reconnaissance

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UFC: "Je ne me sens pas considéré à ma juste valeur", Ngannou toujours en quête de reconnaissance
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Le Le choc tant attendu entre Francis Ngannou et Ciryl Gane aura lieu dans la nuit de samedi à dimanche (en exclusivité sur RMC Sport). Dans un entretien accordé à RMC Sport, le Camerounais a fait part de ses relations compliquées avec l’UFC mais également avec Fernand Lopez, son ancien entraîneur qui est désormais celui de Gane.

Francis, imaginiez-vous à l’époque où vous étiez au MMA Factory que vous retrouveriez Ciryl pour un combat pour la ceinture ?

J’avais bien pensé que c’était une possibilité parce que je savais qu’il finirait à l’UFC. Même s’il ne l’était pas encore.

Parce qu’au départ il était tout jeune…

Oui il était tout jeune mais il avait un très bon striking ce que l’UFC recherche. Et il avait également une bonne expérience en kick boxing et il était déterminé au MMA.

Pourquoi vous avez choisi de quitter la France, c’était nécessaire ?

C’était nécessaire et très indispensable car il fallait que je progresse au niveau de mon jeu, ça fait 4 ans et demi presque 5 ans que j’ai quitté la France et il était indispensable pour moi de m’installer ici (aux Etats-Unis). Déjà améliorer mon anglais pour les éventuelles opportunités dans l’avenir bien que les Etats-Unis, ce fut mon rêve d’enfance. C’est bien la capitale des sports de combat.

C’est aussi pour améliorer votre jeu, être plus complet ?

Améliorer mon jeu, améliorer tout ce qu’il y a autour.

A travers les réseaux sociaux, on a l’impression que ça a été votre préparation la plus complète depuis que vous êtes entrés à l’UFC…

Le combat contre Stipe (Miocic, lors de la revanche) reste le combat le plus complexe et le plus complet parce que Stipe répond à tous les critères de ce que l’on peut attendre pour un combattant UFC, un combattant de MMA, un champion MMA. Il représente un danger sur tous les terrains tel que la lutte, le sol et la boxe.

Est-ce que vous vous êtes préparé différemment pour Ciryl ?

Plus ou moins mais il y a eu certaines similarités en terme de striking même si je me suis préparé en lutte. Même si ce n’est pas le même niveau de lutte. Ça n’a rien à voir.

Qu’avez-vous les plus appris depuis que vous résidez aux Etats-Unis ?

Cinq ans aux Etats-Unis, c’est équivalent à toute une vie d’expérience. L’expérience, la connaissance déjà du sport dans l’ensemble, le sport en lui-même, le côté business, le show-business, la culture, tout ce qui va avec…

Même si vous avez évolué dans ton jeu, Lopez vous connaît parfaitement…

(Il coupe) Non il ne me connaît pas parfaitement. Erreur numéro 1, Lopez il connaît le Francis d’il y a 4 ans et demi. Et là encore il connaît ce qu’il voulait connaître de Francis. Il a plutôt tendance à se voir lui dans le combattant que le combattant lui-même. Et je pense que c’est ça le problème de Lopez. Il a tendance à voir ce qu’il s’imagine être capable de faire dans ce combattant. Il est difficile pour lui de connaître cette personne qui a peut-être sa version de lui-même qui peut être améliorée et travailler dessus pour être améliorée.

Est-ce un avantage ou un inconvénient pour lui de vous connaître un peu tout de même ?

Je ne sais pas mais dans les deux cas je dirais que je le connais plus qu’il ne me connaît. Je dirais que c’est plutôt un avantage car je suis presque sûr que je peux deviner à 70% ce que va être le game plan.

Comment faites-vous pour connaître son game plan ?

Parce que je le connais. Je connais comment il réfléchit, j’ai passé du temps avec le mec. J’ai passé du temps plus à l’observer qu’à apprendre contrairement à lui qui a passé plus de temps à vouloir se voir en moi.

Finalement c’est plutôt un avantage pour vous alors ?

Dans ce sens-là je dirais c’est un avantage. Après il ne faut pas négliger le fait que Ciryl c’est un combattant talentueux et qui dit combattant talentueux dit atout comme l’improvisation qui en fait partie, l’intelligence du combat qui sont des décisions que tu prends spontanément lors du combat et qui ne viennent pas forcément du coach. Ça vient de ton intelligence, de ton analyse à l’instant donc il ne faut pas négliger ce facteur qui doit venir forcément de Ciryl et qui éventuellement pèse énormément sur la balance.

On a votrea réaction quand vous les avez croisés à New York. Ça a beaucoup fait réagir à l’UFC, en France. Et Lopez aurait même reconnu que ça aurait été hypocrite de votre part de les saluer. Avec le recul, vous agiriez de la même façon maintenant ?

C’est bizarre parce qu’au départ il n’a pas pensé ça. Au départ, il a trouvé que ce n’était pas juste, que c’était froissant. Mais oui ça aurait été hypocrite et avec du recul j’aurais fait la même chose. Parce que je me rappelle à l’approche, parce que ça c’était une mise en scène, l’UFC a mise en scène ce scénario car ils nous ont empêché de prendre un autre passage pour passer là-bas ou la caméra était prête. Et je me suis retrouvé, je me suis buté là sur eux et instinctivement j’ai réfléchi et je me suis dit qu’est-ce que je fais ? Je les salue ? Non quand même pas. Est-ce qu’ils vont me répondre ? Si je m’approche vers eux, qu’est ce qui va se passer ? Est-ce que ce ne serait pas une opportunité pour Lopez de dire oui il a dit ceci ? Puisqu’on verra que je me suis approché de lui et vu qu’il n’y a pas de son. Donc je n’aurais pas à nier ce que soit disant il l’aurait dit. Alors la bonne décision, sachant que je ne pouvais pas m’approcher, sans toutefois pouvoir saluer Ciryl ça aurait fait bizarre. Alors j’ai décidé d’ignorer, de passer. J’avais très envie également de saluer Nassourdine (Imavov) aussi qui venait de gagner son combat et qui a été bon. Puisque très souvent même sur Messenger je lui écris pour dire félicitations tout ça. Et en personne j’avais bien envie mais la scène n’était pas appropriée du coup la décision que j’ai prise et que je prendrais encore c’était d’avancer.

On a un peu l’impression vu de France que vous avez le rôle du méchant et Ciryl celui du gentil. Comment le vivez-vous ?

UFC:

D’ici je ne ressens pas ça, ce qui est une bonne chose. Pour ça je vais répondre à deux éléments comme vous l’avez dit tout à l’heure je ne suis pas présent en France donc la communication en France, je ne contrôle pas. En France, on se fie à ce que Fernand (Lopez) dit ou ce que Ciryl dit. Et d’un autre côté je pense que ce combat a un aspect un peu plus Franco-Camerounais qu’un combat classique. Alors du coup, sur le coup il faut que le Camerounais soit le vilain. Surtout avec l’histoire qui est racontée.

Vous le vivez comment ?

Ça ne me dérange pas, à ce stade je suis habitué aux petits drames du quotidien. J’ai quand même traversé quelques étapes, des drames pour en arriver-là. En 2018, j’ai perdu mon combat contre Stipe et ensuite contre Derrick Lewis. Et là ce que j’ai vécu, ça m’a servi d’expérience de ce qui peut se passer dans ce milieu. Comment les gens peuvent être durs et comment les choses peuvent changer. Des gens m’ont quasiment officiellement déclaré que c’était fini pour moi, que je ne pouvais plus. La preuve qu’ils ont eu tort, je suis champion aujourd’hui. Led gens parleront toujours. Toujours est-il que le temps fait son œuvre.

Où en êtes-vous dans votre contrat avec l’UFC ? Il existe beaucoup de rumeurs autour de cette situation.

Ouais il y a plein de bruits autour de ce contrat car ce contrat il est difficile. J’ai décidé que je ne signais pas de contrat dont les termes ne me protégeaient pas. Parce que je me suis rendu compte que le dernier contrat que j’ai signé de 4 ans ne me favorisait pas. En fait, j’étais un outil pour l’UFC et il n’y avait aucune contre-partie dans ce contrat. Il n’y avait aucune responsabilité envers moi. Il est donc question pour moi éventuellement de me rassurer, que j’aie une sécurité, qu’ils aient une certaine responsabilité qui les engage dans un éventuel contrat qu’on peut signer.

Vous n’êtes pas fermé à l’idée de re-signer un contrat ?

Oui je ne suis pas fermé, je n’ai pas été fermé. Il y a eu plusieurs échecs, plusieurs tentatives qui ont échoué. Plusieurs négociations qui n’ont pas abouti mais je ne suis pas fermé puisque je sais que l’UFC ils ont les capacités de faire un bon contrat, de comprendre. C’est relatif, c’est un truc normal de demander des droits. L’humanité c’est pas compliqué, demander du respect ce n’est pas très compliqué, demander à quelqu’un qui vous emploie de pouvoir vous donner du boulot sans menace ou sans contrainte, ce n’est pas compliqué.

Vous vous sentez considéré à votre juste valeur ?

Non pas du tout, je ne me sens pas considéré à ma juste valeur. Et c’est ça le problème c’est que le contrat avec l’UFC, c’est l’UFC qui définit ta valeur. Tu ne peux pas explorer ta valeur sur le marché car c’est l’UFC qui définit ta valeur. Au final, tu ne négocies pas, ils te disent ce qu’il y a à faire et tu dis oui ou non parce que tu es au milieu d’un contrat. Ou il te reste 2 ans et demi et ils te proposent un truc, tu n’as pas le choix parce que même si tu dis non tu es toujours en contrat avec eux et tu dois combattre. Ce que la plupart du temps les gens vont accepter et ils vont leur donner une marge de manœuvre qui est la prolongation du contrat. Jusqu’ici j’ai pu résister à cette tentation bien que ça ne soit pas facile mais j’en arrive quand même au bout.

Est-ce que votre avenir est en boxe anglaise ? On sait que vous aimez la boxe anglaise, que c’est une grande passion. Ou votre avenir est en MMA ?

Ça a toujours été une évidence que j’aurais des combats en boxe anglaise avant la fin de ma carrière vu que le MMA n’était pas initialement mon projet, n’était pas mon grand rêve. Mon grand rêve, c’était la boxe mais au passage j’ai connu le MMA, les choses se sont bien passées. Mais dans le même temps je n’ai jamais lâché de vue la boxe anglaise. Donc éventuellement la boxe va faire partie de ma carrière. Et même si je resigne un contrat avec l’UFC, il y aura la mention boxe anglaise.

Quel est le sentiment quand on est considéré comme l’homme le plus fort du monde ?

Ça dépend de la définition, de l’angle d’approche de l’homme le plus fort du monde. Je ne pense pas que je suis l’homme le plus fort du monde et c’est ça le plus important. Quand on parlait tout à l’heure de ce que les gens se disent, je fais abstraction à ce genre de choses qui peuvent impacter en positif ou négatif. Etre l’homme le plus fort du monde ça ne veut rien dire. Je ne pense pas que ça ait une signification. C’est beau pour la promotion, pour le combat. Il y a des gens forts au quotidien, qu’il y a des parents qui se battent bec et ongles pour les enfants, pour nourrir les enfants, pour les envoyer à l’école, pour leur donner le meilleur soin de santé possible. Et pour ça je pense qu’ils sont forts. LA force ne réside pas dans la puissance physique selon moi. Parce que moi si je me considère un homme fort c’est par ma capacité de traverser des obstacles, de surmonter les épreuves et de ne pas renoncer à la vie. Et de me battre pour mes principes. C’est pour ça que je suis plus fort pas parce que j’ai peut-être une force physique qui ne prouve pas vraiment que je suis le plus fort.

On ne peut pas déterminer… Il y a des gars qui soulèvent des camions…

Il y a des gars qui soulèvent des camions et moi je ne peux pas soulever un camion.

Si vous conservez votre ceinture, est-ce que vous penserez que vous saluerez le clan d’en face ou vous réfléchissez encore à ce que vous allez faire ?

Tu veux dire le combattant en face ? Oui.

Et le coach ?

Ça m’est égal en fait. Surtout vu la situation, je ne pense pas que c’est un truc qui me passionne. Une fois de plus Ciryl et moi nous n’avons aucun problème, nous n’en avons jamais eu. Avec ou sans la ceinture, je ne trouve aucune raison de saluer Ciryl sur le passage ou dans la rue ou quelque part. Tout en présentant un signe de reconnaissance ou de respect. Personnellement je n’ai aucun problème. Du coup si la communication est contrôlée, manipulée. La réalité ce n’est pas ça.

Petite question sur la Coupe d’Afrique des Nations. Est-ce que vous la regardez ?

Oui ! La réalité c’est que je n’ai pas eu le temps de suivre la Coupe d’Afrique en intégralité. Mais je suis le match des Lions parce qu’ils sont bien dans la course. Ils ont fait l’ouverture de la CAN puisque ça se déroule au Cameroun. Et victoire puis victoire et le dernier match il y a eu match nul mais on était déjà qualifié au deuxième tour. Et je pense que c’est là où ça commence à être intéressant.

Est-ce que le Cameroun a une équipe pour aller au bout ?

Je pense que le Cameroun a toujours eu une équipe pour aller au bout mais le Cameroun n’a pas souvent eu de dirigeants pour le faire et je suis persuadé qu’avec l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la fédération camerounaise de football les choses vont changer. Et ça tu peux déjà voir ça, tu peux voir cet enthousiasme dans chaque joueur individuellement qui se sent engagé. Parfois ils ne sont plus là pour remplir des obligations contractuelles, ils sont là pour la passion, pour l’amour parce qu’ils savent que celui qui est devant est avec eux à 100%. Même en n’étant pas joueur de football, j’ai cette sensation, j’ai envie d’aller là, marquer le but et gagner. C’est quelque chose d’émouvant. L’arrivée de Samuel Eto’o, je pense que ça va se concrétiser par une coupe d’Afrique, une étoile de plus sur le maillot camerounais.

Et le fait que ça soit organisé au Cameroun, ça doit être extraordinaire. Vous pensez que c’est un avantage ou un inconvénient?

Il y a les deux. Ça pèse un peu sur les deux côtés de la balance. Alors oui ça met plus de pression sur les joueurs mais d’un autre côté vu les avantages qu’ils ont, je pense que l’état d’esprit est en très bonne position. Ils ont un très bon état d’esprit qui peut leur permettre d’aller pourquoi pas jusqu’à la Coupe du monde.

RMC Sport

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