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« Il faut sauver ARM » : le cofondateur de l'entreprise refuse le rachat par NVIDIA, Ce serait un "désastre" pour l'industrie

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Ce serait un "désastre" pour l'industrie
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  • Par electronics-phone
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NVIDIA est le plus grand fabricant de processeurs graphiques et étend l'utilisation de la composante de jeu dans de nouveaux domaines tels que le traitement de l'intelligence artificielle dans les centres de données et les voitures autonomes. Le mariage de ses propres capacités avec des unités centrales de traitement conçues par ARM pourrait lui permettre de rattraper voire prendre de l'avance sur Intel et Advanced Micro Devices, selon Hans Mosesmann, analyste chez Rosenblatt Securities. Mais encore loin d'être acté, le rachat d'ARM par NVIDIA pourrait avoir trouvé l'un de ses plus fervents opposants en la personne d'Hermann Hauser, le cofondateur de l'entreprise britannique. Nvidia a annoncé dimanche son intention d'acheter le Britannique ARM, le concepteur de puces basé à Cambridge et propriété de la SoftBank japonaise pour 40 milliards de dollars, disant qu'il créerait « la première entreprise informatique du monde ». Cependant, le cofondateur d'ARM, Hermann Hauser, a déclaré que ce serait un désastre si le rival américain NVIDIA achetait la société britannique qu'il a aidé à construire. S'adressant à la BBC lundi, Hauser a déclaré : « Je pense que c'est un désastre absolu pour Cambridge, le Royaume-Uni et l'Europe ».
ARM est largement considéré comme le joyau de la couronne de l'industrie technologique britannique. Ses puces alimentent la plupart des smartphones du monde, ainsi que de nombreux autres appareils. En 2016, malgré une certaine opposition, la société a été rachetée par SoftBank pour 19 milliards de livres (24 milliards de dollars) à la condition qu'elle reste dans la ville britannique de Cambridge, c’est ce qui avait été fait.Maintenant que le groupe japonais a accepté de se séparer d’ARM Ltd., l’un des plus grands fabricants de microprocesseurs d'architecture 32 bits et d'architecture 64 bits de type RISC dans le monde, M. Hauser, a averti que l'opération n'est pas dans l'intérêt du public, prévenant que des milliers d'employés d'ARM perdraient leur emploi à Cambridge, Manchester, Belfast et Warwick. Il met en garde ainsi dans le cas où NVIDIA décidait "inévitablement" de déplacer le siège social d'ARM aux États-Unis et de faire de la société une division de NVIDIA. Hauser a publié une lettre ouverte adressée au Premier ministre britannique Boris Johnson, et a mis une pétition en ligne appelant à l’aide pour « Sauver ARM ». Dans un deuxième point évoqué pour s’opposer au rachat de la société, Hauser a dit que NVIDIA « détruirait » le modèle économique d'ARM, qui implique l'octroi de licences pour la conception de puces à environ 500 autres entreprises, dont plusieurs sont en concurrence directe avec l’acquéreur, a-t-il déclaré, ajoutant que le nouvel accord créera un monopole.NVIDIA n’a pas encore commenté les préoccupations du cofondateur d’ARM. Toutefois, ce week-end, la société américaine a déclaré que le siège social d'ARM pourrait rester à Cambridge dans le cadre de l'accord. Elle a ajouté qu'elle créera plus d'emplois dans le pays et construira un nouveau supercalculateur IA alimenté par NVIDIA, a rapporté CNBC lundi. Mais Hauser a déclaré que les engagements n'avaient aucun sens s'ils n'étaient pas légalement exécutoires. Le directeur général de SoftBank, Masayoshi Son, a déclaré que « NVIDIA est le partenaire parfait pour ARM ». Quant à Simon Segars, le directeur général d'ARM, il a dit dans une déclaration que « ARM et NVIDIA partagent la même vision et la même passion, à savoir que l'informatique omniprésente et économe en énergie aidera à résoudre les problèmes les plus urgents du monde, du changement climatique aux soins de santé, de l'agriculture à l'éducation », a rapporté CNBC.Il a ajouté : « En réunissant les forces techniques de nos deux entreprises, nous pouvons accélérer nos progrès et créer de nouvelles solutions qui permettront de créer un écosystème mondial d'innovateurs ».La souveraineté économique et la "neutralité" d’ARM, les questions les plus importantes et les plus préoccupantesHermann Hauser a rappelé dans sa pétition des précédents rachats de sociétés britanniques par des entreprises américaines, par exemple, Cadbury acheté par Kraft. Un autre des exemples de rachats les plus remarquables de ces dernières années est le laboratoire d'intelligence artificielle londonien DeepMind, qui a été racheté par Google pour un peu plus de 600 millions de dollars. Aujourd'hui, DeepMind est largement considéré comme l'un des leaders mondiaux de la recherche en IA.Il a aussi rappelé la domination d’ARM dans le secteur des smartphones. La pétition de M. Hauser met également en garde contre les GAFAM, la bataille USA/Chine, l’usage martial que fait le Président américain de la dominance technologique des USA. « ARM est la seule entreprise technologique britannique restante, avec une position dominante dans le domaine des microprocesseurs pour téléphones portables. Elle détient une part de marché de plus de 95 %. Le Royaume-Uni a souffert de la domination technologique américaine par des sociétés comme Google, Facebook, Amazon, Netflix, Apple et d'autres », a-t-il écrit.
« Comme le président américain a militarisé la domination technologique dans sa guerre commerciale avec la Chine, le Royaume-Uni deviendra un dommage collatéral à moins qu'il ne dispose de ses propres armes commerciales pour négocier. ARM équipe les smartphones d'Apple, Samsung, Sony, Huawei et pratiquement toutes les autres marques du monde et peut donc exercer une influence sur chacun d'entre eux ». Hauser a touché aussi à la question de la "neutralité" d’ARM. « Pouvoir vendre à tout le monde est l'une des doctrines fondamentales du modèle commercial d'ARM », a-t-il expliqué à la BBC avant d'évoquer le cas de l'actuel propriétaire d'ARM, le japonais Softbank. « L'avantage de Softbank est qu'il ne s'agit pas d'une entreprise de fabrication de puces, et qu'elle reste neutre vis-à-vis d'ARM ».« Si ARM devient une entreprise américaine, elle tombe sous le coup de la réglementation du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States) », a-t-il déclaré. « Si des centaines d'entreprises britanniques qui incorporent des puces ARM dans leurs produits veulent les vendre ou les exporter partout dans le monde, y compris en Chine, qui est un marché important, la décision de savoir si elles sont autorisées à les exporter sera prise à la Maison-Blanche et non à Downing Street », a-t-il déclaré à la BBC. « Je pense que c'est terrible ». Imposer des contraintes légales très strictes en cas de venteConscient du fait que bloquer le rachat d’ARM peut être mission difficile pour le gouvernement britannique – ARM est la propriété du Japonais SoftBank -, m. Hauser ne se limite pas aux arguments pour empêcher l’opération, mais la pétition alerte également le gouvernement. Arguant que « céder l’arme la plus puissante arme du commerce britannique aux USA transformerait le Royaume-Uni en vassal des USA », la pétition ajoute que le deal ne peut aboutir à un résultat satisfaisant qu’en imposant des contraintes légales très strictes. ARM peut être vendu sous la condition de l’obligation légale du maintien des emplois au Royaume-Uni. Ensuite, Nvidia ne devrait pas s’arroger un traitement préférentiel par rapport aux clients d’ARM. Hauser propose également que les USA exemptent le Royaume-Uni pour garantir que les entreprises britanniques auront toujours accès à leur technologie nationale de processeur, ARM.L’autre alternative abordée par la pétition serait l’arrivée du gouvernement britannique au capital de l’entreprise par le biais d’une « golden share », une action de référence qui permet à un actionnaire minoritaire de disposer d’un droit de véto.Selon CNBC, le parti d'opposition britannique a fait part des inquiétudes similaires concernant l'accord le vendredi, Ed Miliband déclarant que « le gouvernement ne fait rien face au risque que l'entreprise soit engloutie par NVIDIA ». Mais un porte-parole du gouvernement a déclaré la semaine dernière que Downing Street surveillait de près les l’opération d’acquisition. « Lorsque nous pensons qu'une acquisition peut représenter une menace pour le Royaume-Uni, le gouvernement n'hésitera pas à enquêter plus avant sur la question, ce qui pourrait conduire à des conditions sur l'accord », a-t-il déclaré.Source : Lettre ouverteEt vous ? Que pensez-vous de l’action du cofondateur d’ARM pour s’opposer au rachat par NVIDIA ? Pensez-vous que la pétition deHermann Hauser changera quelque chose à l’opération d’acquisition d’ARM ?Voir aussi : SoftBank serait sur le point de se séparer d'ARM, Nvidia semble intéressé, mais pas Apple, selon un rapport de Bloomberg Technology NVIDIA amorce le rachat d'Arm Holdings auprès de Softbank pour 40 milliards de dollars. L'opération devrait s'achever d'ici mars 2022, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires NVIDIA apporte tout son écosystème CUDA aux plateformes ARM, d'ici à la fin 2019, avec les superordinateurs de prochaine génération en ligne de mire Les Mac ARM d'Apple ne peuvent pas lancer Windows via Boot Camp, pour l'instant, car la licence de Microsoft ne le permet pas

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